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Article 25 de la Constitution Argentine de 1853: « Le gouvernement fédéral favorise l’immigration européenne et ne pourra restreindre ni limiter ni taxer d’impôts l’entrée sur le territoire argentin d’étrangers venus travailler la terre, améliorer l’industrie et développer les sciences et les arts »

MON PROJET
LE TANGO, UNE HISTOIRE AVEC DES JUIFS


Du ghetto à la milonga

 

Mes racines sont argentines, donc hybrides…chez moi, mes parents écoutaient des tangos, de la musique juive, du folklore argentin, de la musique classique, et les dimanches matin mon père aimait écouter à la radio un programme appelé « L’heure suisse » où passait du yodle… Avec mon trio, je me propose donc de jouer du tango mâtiné par les mélodies et musiques que je transporte en moi depuis mon enfance.

Pour mener à bien ce projet, j’ai besoin d’être entouré par des musiciens qui partagent ma sensibilité et ma vision de la musique, tels que :
Jean Ferrarini, pianiste genevois. Un musicien improvisateur et polyvalent qui possède un mélange incomparable de créativité et finesse et avec lequel je partage mes aventures musicales depuis 16 ans.

Jérémy Vannereau, jeune et virtuose bandonéoniste français passionné de tango et d’Astor Piazzolla.

LE TANGO, UNE HISTOIRE AVEC DES JUIFS

"Du ghetto à la milonga"

Eduardo Kohan TRIO

Jérémy Vannereau, bandonéon
Jean Ferrarini, piano
Eduardo Kohan, saxophone et conception

"En un siècle, le tango, né dans des réduits marginaux et douteux, est devenu le symbole du pays qui lui a donné le jour. Il est le reflet d'une société qui s'est structurée à partir d'éléments hybrides. La musique portègne est née du croisement de rythmes créoles et de rythmes étrangers. L'Argentin est né du métissage entre créoles, Italiens, Espagnols et Juifs, et le tango est son reflet."

Ernesto Sabato

L'immigration juive en Argentine


Les huit premières familles juives arrivent d'Europe de l'Est en octobre 1888, suivies en août 1889 par 130 familles du Weser. A partir de 1891, la J.C.A (Jewish Colonization Association) du baron Maurice de Hirsch achète des terres où vont s'installer des milliers d'immigrants en provenance de Russie, de Roumanie et d'autres pays d'Europe orientale, fuyant les pogroms de la Russie impériale. Au début du XXème siècle, la province d'Entre Ríos possède 170 colonies juives, dont l'activité principale est basée sur le bétail et les produits laitiers avec une industrie fromagère, ainsi que sur les cultures agricoles. La première colonie juive est celle de Moïseville, aujourd'hui dénommée Moisés Ville, dans la province de Santa Fe. Une autre colonie importante est celle de Colonia Lapin dans la province de Buenos Aires. Des colonies sont aussi installées dans les provinces de Santiago del Estero et La Pampa.

Les colons s'organisent rapidement en coopératives agricoles qui donnent une grande impulsion à la colonisation juive.

La JCA voulait installer 3.000 colons par an en Argentine mais l’ignorance du pays, le mauvais choix des administrateurs et la mort prématurée du Baron de Hirsch en 1896 ont fait échouer cet objectif. Néanmoins, l’existence même du programme lui-même a déterminé les destinations de nombreux juifs polonais et russes qui, grâce à la JCA, connaissaient l’existence de l’Argentine et y ont immigré par leurs propres moyens ainsi que dans les autres pays d’Amérique latine. Certains avaient des parents là-bas et savaient qu’on pouvait y vivre librement et gagner sa vie. C’est ainsi que se sont formées les communautés juives du Brésil, de l’Uruguay et d’autres pays d’Amérique latine.

A son apogée, pendant les années 1950, entre 400.000 et 500.000 habitants d’origine juive vivaient en Argentine. A cette époque, c’était l’une des plus importantes populations juives du monde et la deuxième plus grande de l’hémisphère ouest.

Aujourd'hui, approximativement 200.000-250.000 juifs habitent en Argentine. La plupart vivent à Buenos Aires, Córdoba et Rosario La population juive de l'Argentine est la plus grande communauté en Amérique latine et la sixième au monde.

Le Tango, une danse hybride de gens hybrides

 

Vers la fin du siècle dernier, Buenos Aires était un campement d'ateliers improvisées et de « conventillos » (locatifs) peuplés par une multitude d’hommes célibataires. Cette foule de marins et de marlous, de maçons et des matons, de croque-notes créoles et d’étrangers, d’équarrisseurs et de proxénètes, se trouvaient dans les bistrots et les bordels : on buvait du vin et de l’eau-de-vie, on chantait et on dansait une danse hybride qui tenait de la habanera, de la milonga, de la musique italienne, espagnole et des pays d’Europe de l’est…

Inévitable, le métissage est toujours fécond. Chaque communauté présente à Buenos Aires à ce moment-là collabora, inconsciemment, à la création du Tango…

Les juifs entrèrent dans le tango par le violon, leur instrument par excellence, et par le bordel… Une organisation crapuleuse, Zwi Migdal, instaura dès 1906, avec l’aval des forces de police argentines largement corrompues, un trafic d’esclaves blanches et juives pour satisfaire au mieux les demandes de la clientèle.

Existe-t-il un Tango juif ?

 

José Judovsky, auteur du livre « Le tango, une histoire avec des juifs » dit : "le tango n’est pas juif mais ne peut pourtant pas s’expliquer sans les juifs. Des centaines des musiciens et compositeurs étaient juifs, notamment le bandonéoniste Arturo Bernstein (1982-1935), créateur au début du XX siècle de la première école de bandonéon dans le monde, le violoniste Raul Kaplun (1910-1990), virtuose responsable de l’apport du son klezmer au violon tanguero, et Szymsia Bajour (1928-2005), considéré comme le plus important violoniste dans l’histoire du tango, qui introduisit le son classique dans le tango."


En conclusion, les juifs en Argentine ont apporté au tango non pas des gammes exotiques mais une sensibilité, une façon de jouer, d’abord exprimée par le violon, puis par le chant, le bandonéon, le piano, la guitare, le saxophone…

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